C’est grâce à Julien Quesneau de la célèbre maison « la Bourriche aux Appétits » que j’ai pu embarquer jeudi à l’aube sur le bateau de Daniel, pêcheur professionnel sur la Loire depuis plus de vingt ans.
Julien est apprenti pêcheur auprès de Daniel et le suit dès que possible pour aller tendre les filets ou les tirer, comme ce fut le cas jeudi matin entre Mer et Beaugency. Neuf filets avaient été installés la veille aux endroits estimés propices à la capture de mulets de Loire ou de silures.
A 7 heures en septembre, le fleuve est encore sombre, presque immobile, la brume s’accroche aux rives et l’horizon bleuit à l’Est. Deux castors rentrent vers la berge et des canards se lissent les plumes. Nous chargeons le long bateau métallique de Daniel. 9 poubelles pour recevoir les filets tirés, le moteur hors-bord et le mâchon de 10 heures…
Pendant 2 heures, nous relevons les filets de 25, 50 et 100 mètres qui sont disposés parallèlement au courant et dans lesquels on remonte des beaux mulets de Loire d’un kilo, d’énormes gardons, des chevesnes, brêmes et barbillons. Certains filets sont vides, d’autres très chargés… mystère des emplacements, des courants et des fonds, la remontée de chaque filet est un moment chargé d’espoir et d’excitation.
En traçant un sillage vers un prochain filet, on aperçoit un remous tout près d’une de ses extrémités. C’est un silure d’une vingtaine de kilos qui s’est pris dans la maille en voulant engloutir un mulet prisonnier. Daniel est content, le silure semble assez recherché.
Ensuite, c’est le temps des rillettes, du chèvre et du rosé sur une grève de sable au moment ou la lumière envahit le lit du fleuve. Le plus dur reste à faire : sortir des poubelles les filets lovés et décrocher les poissons qui se sont pris. Un long moment, les pieds dans l’eau claire, à démêler les filets et les rincer avant de les ranger. Ils seront séchés à terre et débarrassés des herbes et des mousses pour revenir demain, propres pour une nouvelle campagne.
Voilà une matinée de pêche ordinaire sur la Loire avec Daniel et Julien, deux bons connaisseurs du milieu et deux marins accueillants. Les poissons pêchés entreront dans 15 jours dans la composition des terrines de mulet de Loire de la Bourriche aux Appétits. C’est un délice que vous pouvez déjà commander ici.